Le travail en question


Réunion Publique


Vendredi 10 février 2023 à 19 heures

Salle des fêtes de St-Matré 46800 Porte-du-Quercy


Une initiative de : L’Association Citoyennes émancipées (ACé), en collaboration avec la «Libraithèque» de Cahors « Le droit à la paresse ». Cette rencontre sera suivie d’un repas partagé.

Le monde merveilleux du travail

Alors qu’une vague assez importante de personnes abandonnent leur poste de travail, les sociologues observent, analysent et s’interrogent sur ce troublant phénomène, ici en France, mais aussi aux États-Unis d’Amérique. Depuis plusieurs décennies notre pays - mais aussi bien d’autres - ne connaît plus le plein emploi. Chez nous encore des millions de personnes sont mises en marge du monde du travail. Dans le même temps une politique d’un retour à l’emploi est envisagée, notamment en direction des bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA). Une proposition lors de la dernière campagne présidentielle, portée par le président réélu Emmanuel Macron mais aussi le parti républicain (LR), envisage pour ce public particulier un «travail» obligatoire de quinze à vingt heures par semaine.

Questionnons-donc cette réalité cardinale qu’est le travail.

L’objectif de cet échange n’étant pas de dire la Vérité, mais de donner à penser.


Le travail est-il moral ? Le droit au travail inscrit dans notre constitution serait-il un droit particulier que l’on pourrait bafouer ? Le travail libère-t-il ou émancipe-t-il ? Travail et exploitation, aliénation sociale et fétichisme; quelle forme et quelle valeur prend le travail dans notre société et dans le monde, dans un système économique globalisé ? Souffrances, dépressions, suicides, burn-out, harcèlements, sexisme et autres violences au travail ; dans quelles conditions sociales le travail peut-t-il être réalisé dans la dignité et pour le bien être de chacun ? Travail et écologie : quel lien et quelles conséquences la logique de l’économie du marché mondialisé a-t-elle sur notre planète?

Les inégalités n’ont jamais disparu, on observe une pauvreté bien réelle pour un grand nombre d’exclus et de travailleurs précaires, (selon les derniers chiffres de l’Insee de 2019, dix millions de français seraient en situation de pauvreté ) ; cela contrastant avec une accumulation de richesse bien au-delà des rêves d’un avare pour un petit nombre de personnes ; quelle logique sous-tend ce constat jamais démenti et qui demeure une constante pour notre société et ailleurs ? Venez en discuter, échanger, débattre et partager votre expérience de travailleur, travailleuse, ou chômeur, chômeuse ; nous tenterons d’analyser à partir de chaque situation particulière cette expérience commune du travail, et/ou du non-travail, qui reste centrale dans notre société, et à laquelle nous consacrons un temps encore considérable de notre vie.




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vendredi 13 janvier 2023 à 18h30

 Mjc 201 rue Clemenceau 46000 Cahors

RESISTANCE ET NON RESILIENCE

Film documentaire (Gambarô, 52' - Courage ! en japonais))

proposé par la Libraithèque - Le Droit à la Paresse et le Réseau Citoyen de Surveillance de la Radioactivité de Golfech/Blayais rcsrgb.fr

Débat animé par Thierry Ribault, chercheur au CNRS en sciences sociales

Il a écrit en 2021

Contre la résilience A Fukushima et ailleurs

qui refuse la préparation des populations à accepter un accident grave.

Les réalisateurs ont recueilli la parole des personnes qui, loin de se positionner comme victimes ont adopté des postures qui sont le fruit d'une mûre réflexion. Ils sont les survivants d'une catastrophe nucléaire. Dans cette méditation sur Sisiphe, sur la relation de l'individu à l'Etat, sur la résistance ou la soumission, sur le déni et sur la signification profonde du fait d'être « sauvé » c'est bien la menace qui constitue un des grands thèmes du film : celle que le désastre nucléaire fait peser sur ce qu'il y a encore d'humain en l'homme.

Extraits d'un article de Ch.Legalle sur le livre de Th. Ribault (voir rcsrgb.fr ou journal stop golfech n°87 p.4/5 stopgolfech.org)

La résilience permet de refouler les sentiments de colère et d'impuissance provoqués par la catastrophe. Ce qui revient à gommer progressivement la gravité de la situation. Parmi les moyens de provoquer cette « amnésie collective » on peut citer la réévaluation du seuil d'« inacceptabilité » des radiations, qui est ainsi passé de 1 à 20 mSv par an. Le leitmotiv des autorités c'est que l'on peut vivre en territoire contaminé : En devenant actrices, les populations finissent pas basculer dans la « positivation » de leur malheur. (…)

La conscience de la gravité d'une situation et la peur qu'elle inspire (elle aussi prohibée par la résilience au nom de l'impératif de dépassement), sont des moments cruciaux pour nous amener à nous questionner individuellement et collectivement sur les causes réelles qui mènent à ces situations de catastrophes. La résilience semble agir comme un fétiche religieux : on ne souffre plus en vain, on est dans un refoulement sans fin de cette conscience. Passer de la résilience à la résistance c'est se remettre en accord avec sa conscience en agissant sur la cause de la catastrophe. En s'opposant à la cause, l'industrie nucléaire civile et militaire, on peut s'offrir, et offrir aux autres, une thérapeutique beaucoup plus réaliste et efficace. Le nucléaire n'est pas un rêve, il serait temps de se réveiller.