Dernières rentrées. Octobre 2020

Notre sélection du mois…

 

La Bombe
Frank Harris

Chicago, 4 mai 1886 : alors que s’achève un meeting politique réunissant des centaines d’ouvriers, la police lance un assaut brutal pour disperser la foule. Soudain, une bombe explose, tuant huit policiers et en blessant plusieurs dizaines d’autres. Cet événement à l’immense retentissement, Rudolph Schnaubelt en est le témoin privilégié. 

Fraîchement débarqué d’Allemagne, ce jeune homme cultivé, sans le sou mais décidé à conquérir l’Amérique, fait rapidement l’apprentissage d’une réalité qui lui glace le sang : de New York à Chicago, il découvre la tragique condition des ouvriers, surtout quand ils sont, comme lui, étrangers. Mais comment se dresser face aux injustices dans cette société conservatrice avide de profits où la presse n’est pas libre et la répression policière, sanglante ? 

Tiraillé entre son engagement pour la cause ouvrière aux côtés de Louis Lingg, un militant anarchiste charismatique, et sa passion pour la belle Elsie, Rudolph va faire un choix qui changera à jamais le cours de sa vie et celui de l’histoire.
 

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne-Sylvie Homassel
PRIX MEMORABLE 2015. 336p 7€50


 

Sylvia Pankhurst 

Féministe, anticolonialiste, révolutionnaire. 

Artiste, journaliste, féministe, communiste de gauche, anticolonialiste et antifasciste, Sylvia Pankhurst (1882-1960) a œuvré toute sa vie en faveur de l’émancipation.

Figure du mouvement des suffragettes avec sa mère Emmeline et sa sœur Christabel, elle affronte de nombreux séjours en prison. En 1914, elle délaisse les salons progressistes pour les rues misérables d’East London. Elle dirige alors le plus important journal antiguerre d’Angleterre, transforme des pubs en crèches, crée des restaurants à prix coûtant et des cliniques pédiatriques.

Camarade d’Emma Goldman, Rosa Luxemburg, Clara Zetkin, Alexandra Kollontaï et Angelica Balabanova, militante de la IIIe Internationale, elle contribue à la fondation du Parti communiste britannique avant d’en être exclue parce qu’elle refuse de suivre la ligne. 

Elle se consacre ensuite à la lutte contre la montée du fascisme et soutient le peuple éthiopien face à Mussolini.

En reliant l’émancipation des femmes à celle des classes laborieuses et des peuples colonisés, Sylvia Pankhurst annonce la pensée intersectionnelle d’aujourd’hui.
 

Première biographie en français.   216 pages  10 €



Comment se promener dans les bois sans se faire tirer dessus


- Savez-vous que l’on peut chasser sur la plage en plein mois d’août ?
- Qu’une chasse à courre peut se terminer dans votre jardin ?
- Qu’il est impossible de sanctionner des chasseurs ivres ? …

Marc Giraud ose dire, sur un sujet qui nous concerne tous, ce que le puissant lobby de la chasse veut cacher. Un livre de fond pour les amoureux de la nature, qui veulent se promener en paix dans les bois. 

187p 16€90

 

 

 

Homosexualité et révolution
Daniel Guérin

« Le problème qui se pose à nous est donc celui de la compatibilité entre le libre
exercice de l'instinct sexuel et les contingences, les exigences de la lutte révolutionnaire. Baiser, baiser beaucoup, serait-ce nuire à l'action révolutionnaire ou au contraire l'exalter ? »

Ce passage tiré de la première partie d'Homosexualité et révolution illustre assez bien l'esprit dans lequel Daniel Guérin rédigea, au début des années 1980, ce petit essai paru aux cahiers du Vent du ch'min. Le « problème » qui s'est posé à lui, durant quasiment toute sa vie de militant révolutionnaire, a bel et bien été que son homosexualité ne soit pas considérée - et surtout dans les milieux révolutionnaires - comme un élément venant contredire ses engagements politiques. Le préjugé anti-homosexuel largement répandu dans la société française - surtout à partir de la fin de la deuxième guerre mondiale - l'obligea longtemps, comme de nombreux homosexuels ou bisexuels de sa génération, à maintenir une frontière relativement étanche entre sa vie privée et sa vie de révolutionnaire. Il n'était cependant pas homme à se satisfaire d'une telle contradiction. Convaincu qu'aucune lutte d'émancipation n'est plus légitime qu'une autre, c'est tout « naturellement » - et « subjectivement » compte tenu de la dimension réconciliatrice qu'elle avait pour lui - qu'il inscrivit, très tôt, celle de l'homosexualité à la liste de ses combats. Avec les moyens du bord. 1968 est venu, vingt ans après le début de cette lutte particulière, lui donner raison.

Quarante-cinq ans plus tard, à une époque où le mariage pour tous vient signer la volonté du « mouvement » homosexuel - pour autant qu'un tel mouvement existe - d'intégrer l'un des dispositifs les plus traditionnels du fonctionnement de la vie sociale, il est passionnant de relire ce petit essai d'un homme qui n'a jamais eu peur d'affirmer sa singularité, par amour de la liberté et de la justice... et parce qu'il savait que la révolution ne peut se contenter de demi-mesures. 

80p  9 euros
 

 

CONTRE L’ÉTAT
Tom Thomas

Si beaucoup s’accordent sur le fait que l’État sert de bras armé au capital et à la classe qui le représente, beaucoup croient aussi à tort que ce même État, entre d’autres mains, pourrait être mis au service du peuple.

C’est contre ce préjugé trop peu discuté que s’inscrit ce court et stimulant essai. Prolongeant les arguments construits par la tradition marxienne, il rappelle que, comme instance politique surplombant la société, l’État est toujours le garant d’une domination de classe. Loin d’être un outil neutre au service de qui s’en empare, il est un rouage essentiel de l’exploitation capitaliste.

Certes, les sociétés modernes ne liquideront pas l’État du jour au lendemain. Néanmoins, tout mouvement émancipateur conséquent ne saurait écarter de ses objectifs une dissolution à terme de l’État pour une réappropriation de la politique par le plus grand nombre.

Tom Thomas, économiste, urbaniste et militant. Il est l’auteur de nombreux ouvrages d’analyse politique.

144 pages 12 euros